Du reve... a la realite

Alors ce n'était qu'un rêve ? Qu'une vision éphémère d'une vie qui me m'appartiendra jamais ? Le monde est-il cruel à ce point ? Si ses dires m'ont forcé à croire le contraire, j'ai maintenant les yeux bien ouverts sur cette triste réalité qu'est le quotidien.

Un couteau à moitié rouillé qu'on enfonce petit à petit, laissant l'infection s'aggraver jusqu'à obtenir une blessure suffisamment profonde et dure à panser... lentement au cours de quelques mois elle l'a enfoncé dans mon cœur, me proférant tantôt des mots d'amitié, tantôt des certitudes blessantes, me donnant juste assez d'amitié pour me retenir et pouvoir me porter un coup sans me faire partir...

Le premier coup de masse sur ce pieu fut lors d'une soirée, elle m'a accordé un cadeau empoisonné, une pomme appétissante qu'elle m'a littéralement fait croqué... pour me  voir souffrir de loin. Elle a du bien rire de ma situation cornélienne qui m'a poussé dans le gouffre sans fin de la peine, de l'ampleur de mes sentiments et de la force avec laquelle elle a brisé ces liens...

Car c'est le dernier coup fut porté lors d'une simple journée qui s'annonçait pourtant pleine de joie... à croire que tout fini par la souffrance ! Avant l'utilisation de la masse, elle a encore un peu joué avec le pieu à la main, cherchant des excuses aussi grosses qu'incohérentes, pour faire passer le temps avant de trouver à tâtons la masse. Puis le coup fut décidé... préparé... lancé... porté... pour enfin recommencer à jouer avec le pieu.

Tout ce temps je n'avais pas remarqué... ou plutôt, j'avais pardonné, trop gentleman pour faire une remarque, trop amoureux pour lui en vouloir. Maintenant c'est fini, en me portant le coup de grâce elle m'a ouvert les yeux, et fermé mon cœur : je peux maintenant tenter de me reformer, de me reconstituer, dans la souffrance, la peine et l'amertume qu'il me reste.